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Une vie de prof
22 mars 2009

Conseils de classe

Deux choses m'étonnent en ce moment: les félicitations/avertissements et l'orientation.

Dans mon établissement, on accorde une importance démesurée aux "gratifications" et autres "alertes". Que ce soient pour les élèves, les parents, les enseignants ou la direction, avoir coché la case adéquate en bas du bulletin est déterminant. Déterminant pour un patron, dit le chef, justifiant son refus de cocher "alerte au travail" pour un élève qui ne fiche rien. Le fait que tous les enseignants écrivent dans le bulletin dudit élève qu'il ne fiche rien n'est donc pas déterminant? Les patrons ne sauraient-ils pas lire? Ils ne regarderaient que les petites cases cochées?
Idem pour les bons élèves à qui il arrive d'un peu trop raconter leur vie aux camarades, en cours. La case "félicitations" n'étant pas cochée, ça bloquerait l'accès à un établissement prestigieux? Ça baisserait la valeur du bulletin?
Je n'y comprends rien.
S'ils savaient qu'en ZEP on donne les félicitations à n'importe quel élève un peu sérieux, ils arrêteraient peut-être de les considérer comme le Graal... Et puis, comme je le dis plus haut, les gens savent lire.

Le deuxième trimestre de Troisième sert à émettre un premier avis sur les voeux d'orientation. Le choix se fait entre Seconde Générale et Technologique, Seconde Professionnelle et première année de CAP (en apprentissage ici en Alsace). Pour les bon élèves qui veulent poursuivre en Seconde GT et pour les qui-en-ont-marre de l'école qui veulent aller en apprentissage, pas de problème: avis favorable. Mais pour ceux qui ont des notes insuffisantes dans les matières générales, ça se complique. On discute longtemps de l'impact psychologique sur l'élève d'un avis "défavorable" ou "réservé". C'est en fait la seule question, sachant qu'en fin d'année, la seule chose qui comptera, ce seront les notes.
Pendant ces discussions, j'ai perçu le changement qu'impliquait la réforme de la voie professionnelle. Un bac pro en trois ans sera inaccessible à certains élèves qui seront donc orientés en CAP, alors qu'avant, on les inscrivait en Seconde Pro où il réapprenait à s'investir dans leurs études et poussaient jusqu'au bac pro. Maintenant, c'est terminé; l'objectif est le bac pro en trois ans.
Peut-être aussi qu'en Alsace, la voie professionnelle sert moins de "poubelle" qu'en région parisienne. Je repense au public que j'avais en LP; à plus de la moitié d'entre eux on aurait refusé l'accès... Des élèves qui avaient 4 de moyenne en maths en 3e et qui se retrouvaient en BEP Comptabilité ou des élèves avec 6 en Français en Secrétariat: impensable en Alsace!!
Impensable tout court.

Me refabriquer une "norme", c'est mon travail le plus difficile cette année. Revoir mes exigences à la hausse du point de vue travail, comportement, réagir en "adulte" à certains propos qui ne me faisaient que soupirer jusque là tant ils étaient communs...

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