Mes élèves

Faut que j'en parle, quand même. Ce sont donc des collégiens, des enfants, quoi. Je précise parce que jusqu'à présent, j'avais des ado, voire de jeunes adultes soutien de famille qui prenaient des médocs pour tenir le coup quand on les fichait dehors avec leur môme.
Maintenant, j'ai des gamins qui arrivent avec des cartables qui pèsent des tonnes (de mon temps, déjà...)
Ils sont en bonne santé, ils sourient, ils se taquinent, ils se font des farces, lancent des rumeurs (qu'ils me racontent en plus!!)
En cours, ils écoutent sagement, participent, lèvent le doigt avant de parler. Tout le monde a son matériel, des trousses énormes, des cahiers, des classeurs... il est loin, le temps où j'avais trois élèves qui se partageaient un stylo ou deux tipp-ex pour toute une classe.
Les quelques exceptions à ce tableau idyllique sont en Troisième. Déjà, il semblerait que l'adolescent entre en phase d'hibernation à ce moment-là. Peut-être même déjà vers la fin de la Quatrième, qui sait? Dans ces classes, je ne vois plus de visages car ils sont cachés derrière de grosses franges. Très peu participent, et certains bavardent quand même beaucoup, tout en restant discrets. Ils oublient leur livre, leur cahier, leurs devoirs, mais ils suivent tous le cours. Je n'ai pas de refus de travailler comme j'ai pu en connaître à Paris.

Quant aux Sixièmes! Faut pas être pressé... c'est quand même très, très lent à cet âge. Aujourd'hui, il leur a fallu une heure pour colorier et nommer les mers qui bordent l'Europe. Je les ai fait chercher dans un atlas. J'ai organisé l'échange de crayons, rectifié quelques coloriages superflus et interversions de mers. En plus de ça, il faut constamment surveiller leur manière de prendre le cours et veiller à ce que les enfantillages ne dégénèrent pas (et vas-y que je te pousse du coude, et que je te fasse discrètement une grimace!)
J'ai l'impression de vivre Le petit Nicolas en vrai!