Où sont les chefs courageux?
Ceux qui pensent d'abord aux élèves avant de penser à leur hiérarchie? Ceux qui pensent qu'il est plus important de les faire réussir que de faire plaisir au rectorat?
Leur mission: faire le moins parler de leur établissement, limiter le nombre de conseils de discipline, limiter les exclusions, calmer les esprits. J'ai l'impression que les taux de réussite ne font plus partie de la panoplie du bon chef. J'ai connu mieux. Il y a dix ans, on leur donnait pour mission de redresser la réputation d'un bahut et ça passait forcément par une gestion ferme (et ça marchait!), alors que maintenant, ils sont juste là pour discuter avec les élèves, leur faire vaguement la morale, les recueillir le seul jour de l'année où ils daignent venir en cours... et harceler les enseignants qui ne savent pas y faire pour intéresser les élèves. Ou plutôt Les jeunes. Les adolescents. Les gamins.
Le pire dans tout ça, c'est qu'on ne respecte pas les lois de la République: obligation d'assiduité, obligation de faire le travail demandé par l'enseignant...
Ça me fait penser à un livre qu'on m'a fait lire au lycée, en classe d'allemand: Der Untertan, de Heinrich Mann (frère de Thomas).
Traduisez par Le sujet, Le soumis...
Tout y est: on courbe l'échine devant son supérieur et on s'essuie les pieds sur ses subordonnés.
Mais où sont passés le bon sens et le courage?