De retour au bercail
Ces deux jours à Strasbourg ont également été caniculaires, quoiqu'un peu plus frais le matin que dans le Würtemberg. J'ai eu un petit pincement au coeur en arrivant dans la gare et en entendant parler Français. C'est fini, l'Allemagne! La gare est un vrai chantier; on est obligé de se faufiler jusqu'au bout du bout pour enfin voir le jour. Puis on suit les chemins entre les grillages et on revient dans l'autre sens. Et là, on voit ça:
Et les travaux sont censés être achevés le 29 avril!
Place Kleber: pareil, un chantier. La cathédrale: idem. On entend les marteaux piqueurs à l'intérieur...
J'ai bien essayé de voir de la banlieue à Strasbourg, mais je n'ai pas trouvé l'équivalent des 4000. Les gars en survêt-casquette sont nettement moins agressifs que les miens et les filles saucissonnées dans leurs vêtements ne s'esclaffent pas à tout propos. Très calmes, donc. Leur faire cours doit être faisable. Ils pètent juste un peu les plombs à la Saint-Sylvestre, à ce qu'il paraît.
Pour le retour, quand j'ai vu mon train entrer en gare, j'ai été projetée 15 ans en arrière. Ça existe encore, des trains comme ça? Un vieux truc avec des wagons compartimentés, sale, mal lavé. Comme ceux qui emmenaient les troufions français en Rhénanie dans les années 1980. Et pour regarder par la fenêtre, pas facile non plus avec la buée qui stagne dans le double vitrage. De toute manière, il n'y a pas grand chose à voir: en quittant l'Alsace, on quitte la couleur. Tout est en béton gris et triste, la rouille de la tôle ondulée des bâtiments industriels s'étale sur les murs. On ne sait même pas à qui c'est; visiblement les entreprises ont un peu honte de l'état de leur équipement. Pourtant, ce n'était pas de la friche.