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Une vie de prof
12 décembre 2007

Brèves

C'est assez relax en ce moment:
Première heure de géographie: 12 élèves présents, sur une classe de 23 inscrits. J'en vire deux pour bavardages incessants, fou-rires et autres "dieu m'a donné une bouche, c'est pour que je m'en serve. Et puis vous aussi vous n'arrêtez pas de parler." Oui c'est ça, au revoir!
Je veux bien à 13 ans, mais à 18-19 ans, faut arrêter.
Deuxième heure, après la récré: 8 élèves. Parmi les absents, les deux que j'ai virés, plus un qui est parti parce que ça fait trop long une journée de sept heures et un autre je ne sais pas pourquoi.
Plus rien ne m'étonne; au contraire, j'apprécie de plus en plus de pouvoir faire cours comme je l'entends, avec des élèves intéressés, qui écoutent, posent des questions... normaux, quoi!

Le "curé" me boude. Je sais très bien pourquoi, mais je m'en fiche. Là, je n'ai pas envie de me lancer dans d'interminables débats sur le pourquoi-il-faut-être un chouïa plus sévère nom d'un chien; on verra tout ça plus tard, quand le cours normal des choses aura repris.

Plus de chauffage dans l'établissement. Mais peu sont ceux qui s'énervent; c'est comme si le froid nous avait saisis. C'est vrai; moi-même, ça m'indiffère. Il fait plutôt bon dans ma salle, exposée plein Sud (le soleil brille en ce moment).

Quand je disais que plus rien ne m'étonnait.
Et on n'est qu'en décembre...

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Commentaires
P
Au hasard des commentaires, je relis quelques messages postés ici il y a presque un an. C'est vrai que j'ai vécu des moments difficiles. Aujourd'hui je travaille beaucoup, mais au moins j'ai l'impression de servir à quelque chose.
V
Je passe ici par hasard ……eh bien dites ! qu’est ce que vous en essuyez dans votre métier….. c’est bien plus qu’une vocation l’enseignement aujourd’hui…… Il n'y a plus de respect, depuis des années déjà, c’est hallucinant!
E
Rolala on me l'a pas encore sorti celle là!<br /> Parfois je deviens aussi indifférente à tout ce qui peut se passer autour de moi, si je devais m'enerver à chaque grossierté je deviendrai dingue.
B
"dieu m'a donné une bouche, c'est pour que je m'en serve. Et puis vous aussi vous n'arrêtez pas de parler." Pas possible ! Nous sommes dans le même bahut, c'est sûr ! Et tu es moi ! Parce que l'une de mes élèves m'a sorti ça aujourd'hui !!<br /> Pour le commentaire au commentaire de snoop, voir sur le blog de prof à la dérive !
S
Un extrait de L'école de la lâcheté de Maurice T. Maschino (que je recommande vivement):<br /> <br /> "Il y a plus de trois décennies déjà, dans un ouvrage prémonitoire et d'une remarquable lucidité, Le lycée unidimensionnel, Henry Gunsberg décrivait en ces termes le devenir de l'école et de la fonction enseignante:<br /> "Les professeurs seront laminés par le système. Ils seront tenus au plus grand conformisme, mais sous l'apparence du renouveau : n'enseigneront-ils pas les techniques nouvelles et n'élargiront-ils pas leur enseignement en picorant dans la vie quotidienne?[...] <br /> On ne lui demandera pas plus [au professeur] de cultiver des intelligences que de tailler sur le bon patron les futurs producteurs, consommateurs et vendeurs. Son travail sera donc moins intense et son enseignement très superficiel; par contre, son temps sera dévoré par ses nouvelles tâches et il connaîtra l'usure plus que la fatigue. Il sera peu à peu relégué assez bas dans l'échelle sociale [...] <br /> Les professeurs, nivelés par leur usure, assujettis à la machine sociale par leur nouveau statut, perdront liberté et originalité d'esprit, et enfin, l'intellectuel sera rejeté à son véritable rang dans la société moderne : le dernier [...]<br /> Ce sera un résultat logique. Le nouvel Etat industriel [...] ne peut vivre que grâce [...] à la vente de masse et à la manipulation du consommateur. Il lui faut donc des clients malléables, de préférence coulés dans le même moule et ayant mêmes goûts, mêmes désirs, mêmes ambitions - des hommes qui se plaisent avant tout à se rendre et à se sentir identiques : la nouvelle société industrielle se nourrit de ressemblances. Aussi l'intellectuel en est-il l'ennemi exécré [...], il faut l'asservir et détruire son influence.""
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