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Une vie de prof
29 novembre 2007

Le quotidien dans mon bahut de fous

Ma classe d'abrutis est toujours aussi abrutie; je leur ai passé un film et personne n'a suivi, ils bavardaient tous, levaient de temps à autre les yeux vers l'écran quand un personnage poussait des cris, riait ou se faisait lutiner. Il y avait aussi des scènes où les gens applaudissaient, et mes élèves faisaient de même sans même comprendre pourquoi.
Je suis déçue. En même temps, ils ont exactement le même comportement lorsque c'est le prof qui s'agite devant eux: ils sont là sans être là, captent vaguement le sujet du cours, mais en loupent tous les détails et les subtilités. Ils n'ont donc pas pu apprécier les jeux de mots de ce film, Ridicule (dont c'est quand même le fondement) alors que d'autres classes, pourtant plus jeunes, s'en étaient délectées.

Dans d'autres cours, une minorité passe son temps à se faire des blagues, piquant d'interminables crises de fou-rires, se jetant des boulettes en papier, hurlent à faire trembler les murs. J'ai supporté ça un trimestre et maintenant, je vire. Quelle différence! C'est calme, je peux enfin faire cours et donner des explications, alors que jusqu'à maintenant, mon seul but était de les assommer d'activités (recopiage, coloriage, exercices) afin de canaliser cette minorité bruyante. Les rapports écrits lors des derniers mois n'ont eu aucune incidence (le CPE s'est certainement contenté de leur dire c'est pas bien! tout en leur donnant l'absolution contre la promesse de ne pas recommencer...)
Les élèves exclus se sont présentés à mon cours l'heure suivante, en se tordant de rire.
- Le CPE il a dit qu'on pouvait retourner en cours
- Et bien moi je dis non.

Je ne dois pas être la seule à être découragée par le laxisme ambiant et à trouver dans l'exclusion de cours le seul remède pour pouvoir travailler: il y a en ce moment quantités d'élèves qui traînent dans les couloirs, dans la cour, devant les bureaux de l'administration...

Dans ma classe où je n'ai plus que la moitié des élèves qui vient, je rame pour les faire travailler: la teigne du groupe passe son temps à s'admirer dans un miroir, d'autres dorment sur leur table, écoutent de la musique, s'envoient des SMS... j'ai une moyenne générale de 06/20. Et le même problème se pose pour beaucoup d'autres classes dans l'établissement.
L'académie répugne à radier les élèves absentéistes. Mais en ne faisant rien, on casse la dynamique de travail de toute une classe.
Pourquoi tant de gâchis?

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Commentaires
P
Faut s'accrocher, tenir bon et trouver une porte de sortie...
L
Le participe passé s'accorde puisque le verbe est essentiellement pronominal. ;-)
P
délectées ou délecté? J'ai hésité. <br /> Ne serait-ce pas le même cas que "elles se sont plaintes"?
V
Si une équipe pédagogique n'est pas cohérente et n'a pas le courage de sanctionner de façon équilibrée, l'établissement sera bancal et les élèves en profiteront : ils exploitent instinctivement la moindre faille.<br /> Je ne peux que compatir, malheureusement.
Z
Vingt-cinq ans que les bisounours dominent l'enseignement, la psychologie et la pédagogie... "Merci Mme Dolto", on dit.<br /> <br /> "Délecté", non ? ("jeux de mots" est COI).
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