Devoir de réserve
Régulièrement, depuis l'affaire Garfieldd, j'essaie de trouver une définition du devoir de réserve qui est le nôtre à nous fonctionnaires. Tout ce que j'ai compris, c'est qu'elle n'existe pas, ou plutôt qu'elle dépend de la jurisprudence. Mais le problème, c'est que toute cette jurisprudence mise bout à bout réduit considérablement notre liberté d'expression. Ce qui me gêne aussi, c'est que la notion est floue et sujette à de multiples interprétations, d'autant plus que ce ne sont pas des magistrats qui jugent du respect ou non de ce devoir de réserve. Prof-de-maths-en-ZEP ne respectait pas son obligation de réserve en relatant dans son blog la vie interne du collège, a estimé son recteur. Blâme. La dernière fois que j'ai entendu parler de blâme pour un collègue, c'est parce qu'il s'était absenté sans motif, trois fois de suite, le jour de son inspection.
Il n'y a pas que les fonctionnaires qui ont des problèmes à cause de leur blog... Plusieurs salariés en ont déjà fait les frais car ils décrivaient de manière négative leur métier ou leur entreprise, ou se moquaient de leur patron.
Bref. J'ai beau lire des dizaines de pages d'explications de juristes, je ne vois pas où est le problème avec tous ces blogs, ou plutôt: je ne comprends pas pourquoi la loyauté envers notre employeur ou notre administration doit se limiter à de la servilité.
Et ce qui m'énerve dans tout ça, c'est que c'est la faute à pas d'chance si on se fait attrapper. C'est que c'est forcément un collègue qui en a parlé à la hiérarchie... Ce qui m'énerve, c'est que tout ce qui nous reste à faire si on veut être certain d'être tranquille, c'est de ne pas parler de nos tracasseries quotidiennes. Fermer nos blogs professionnels et causer popotte et tricot (et encore: pas de photo de slip moulant crocheté main. Sinon: révocation!)
Who's next?