Ça bouge lentement
Journée banalisée aujourd'hui dans l'établissement.
La matinée ne s'est pas trop mal déroulée; quelques propositions ont été avancées pour mieux gérer les exclusions et les retenues, mais je crains que cela n'entraîne in fine que davantage de procédures et de paperasse.
Ce qui me déprime dans ce genre de journées de réflexion, c'est de constater à quel point nous sommes impuissants, et surtout à quel point cette impuissance est organisée.
Un élève peut par exemple cumuler plus de 100 demi journées d'absences sans qu'on n'ait le droit de le renvoyer de l'établissement. Et oui. Les politiques ne veulent pas. Ils ont mis en place une procédure très longue, avec plein d'étapes intermédiaires (avertissements, convocation des familles, réunions diverses...) qui pourront un jour peut-être aboutir au constat d'abandon scolaire. Concrètement, ça veut dire qu'un élève peut s'absenter deux mois, revenir à un cours, s'absenter à nouveau trois semaines et ainsi de suite sans que quiconque s'en soucie. Il est et restera inscrit dans l'établissement, et pourra en toute quiétude passer ses examens. Les bonnes âmes ajoutent: "il se sanctionne lui-même, puisqu'il échouera aux examens".
J'vous raconte pas l'effet que ça a sur les autres élèves.
Pareil pour les élèves insolents.
L'obligation scolaire existe en fait jusqu'à obtention d'un diplôme qualifiant, voire jusqu'à obtention du plus haut diplôme du second degré (le Bac), car tant qu'il y a des places vacantes dans l'académie, nous sommes obligés de répondre aux demandes, même celles qui viennent d'élèves perturbateurs et dont on sait qu'ils ne pourront pas suivre. Mais c'est pas grave: ils se sanctionnent eux-mêmes!
Je ne sais pas qui on aide, là. Les élèves?
Les diplômes sont indispensables dans le monde actuel; il n'y a qu'à voir les taux de chômage des "sans"... Sauf que moi ça me fatigue.
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